La constipation est un trouble digestif fréquent qui touche une grande partie de la population à un moment ou à un autre de la vie. Elle se manifeste par une difficulté à évacuer les selles ou une fréquence de défécation réduite, souvent inférieure à trois fois par semaine. Bien qu’elle soit généralement bénigne, la constipation peut rapidement devenir source d’inconfort, voire de douleurs, et impacter la qualité de vie. Dans notre société moderne, les causes de ce déséquilibre intestinal sont multiples : alimentation pauvre en fibres, sédentarité, stress, ou encore usage excessif de certains médicaments.
Face à ce désagrément, il est courant de se tourner vers des solutions médicamenteuses, souvent laxatives, qui peuvent soulager ponctuellement mais ne règlent pas le problème sur le long terme. Pire, une utilisation excessive de ces traitements peut entraîner une dépendance intestinale, perturbant davantage le fonctionnement naturel de l’organisme. C’est pourquoi de nombreuses personnes recherchent des alternatives plus douces, durables et respectueuses du corps.
Les remèdes de grand-mère ont traversé les générations et reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène, portés par une quête de solutions naturelles, simples et accessibles. Nos aïeux utilisaient des plantes, des aliments spécifiques, des massages et des rituels quotidiens pour stimuler le transit de manière douce et efficace. Loin d’être de simples croyances populaires, ces remèdes trouvent aujourd’hui écho dans les études scientifiques et dans les approches naturopathiques modernes.
Dans cet article, nous vous proposons une exploration complète de ces trésors de sagesse. Nous verrons d’abord comment fonctionne le système digestif et ce qui peut provoquer un ralentissement du transit. Ensuite, nous passerons en revue les remèdes de grand-mère les plus réputés, en détaillant leur mode d’action, leurs avantages et leurs éventuelles contre-indications. Puis, nous aborderons les habitudes alimentaires et les règles d’hygiène de vie qui permettent de prévenir naturellement la constipation. Enfin, nous nous pencherons sur les plantes médicinales aux propriétés laxatives douces, et la manière de les utiliser en tisane, décoction ou infusion.
Loin d’être anecdotiques, ces méthodes naturelles peuvent s’avérer très efficaces, à condition d’être adaptées à chaque personne. En effet, chaque organisme réagit différemment, et la clé réside souvent dans la régularité, la modération et l’écoute de soi. Revenir à des solutions simples, inspirées de la nature, peut non seulement soulager la constipation, mais aussi améliorer l’équilibre global du corps, renforcer l’immunité et réduire le stress.
Plongeons ensemble dans cet univers de bien-être ancestral, où chaque remède a une histoire, chaque plante une vertu, et où le bon sens prime sur la précipitation.
Comprendre la constipation – Causes, symptômes et conséquences.
Qu’est-ce que la constipation ?
La constipation est un trouble fonctionnel du système digestif qui se manifeste principalement par une difficulté ou un retard à évacuer les selles. Elle est généralement définie par une fréquence de défécation inférieure à trois fois par semaine, des selles dures ou fragmentées, une sensation d’évacuation incomplète ou encore des efforts importants pour aller à la selle. Ce trouble peut être occasionnel ou chronique, selon sa fréquence et sa durée.
Il ne s’agit pas seulement d’un désagrément passager : la constipation peut devenir un véritable handicap au quotidien. D’un point de vue médical, on distingue la constipation fonctionnelle, liée au mode de vie et à l’alimentation, de la constipation organique, qui peut révéler une pathologie sous-jacente comme une obstruction intestinale ou une maladie neurologique.
Les signes et symptômes de la constipation
Les signes de la constipation ne se limitent pas à l’espacement des selles. Les symptômes les plus courants incluent :
- Des selles dures, sèches ou difficiles à évacuer
- Des douleurs abdominales ou crampes digestives
- Une sensation de lourdeur ou de ballonnement
- Des nausées légères et une perte d’appétit
- Une fatigue générale liée à l’inconfort digestif
- Des efforts excessifs à la défécation
- Une impression de vidange incomplète après être allé aux toilettes
Dans les cas les plus avancés, la constipation peut entraîner des complications comme des hémorroïdes, des fissures anales, voire un fécalome (accumulation de matières sèches dans le rectum).
Quelles sont les causes fréquentes de la constipation ?
La constipation peut avoir de nombreuses origines. Voici les plus fréquentes :
Une alimentation pauvre en fibres
Les fibres alimentaires (présentes dans les fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses) jouent un rôle fondamental dans la régulation du transit intestinal. Une alimentation raffinée, pauvre en végétaux et riche en aliments transformés ralentit la digestion et rend les selles plus dures.
Une hydratation insuffisante
L’eau est essentielle pour ramollir les selles et faciliter leur évacuation. Boire moins d’un litre et demi d’eau par jour peut accentuer la constipation, surtout si l’on consomme beaucoup de fibres sans suffisamment s’hydrater.
Le manque d’activité physique
L’inactivité ralentit le péristaltisme intestinal (les contractions naturelles qui font avancer les selles dans le côlon). Une vie trop sédentaire, notamment chez les personnes âgées ou alitées, est un facteur important.
Le stress et les troubles émotionnels
Le système digestif est étroitement lié au système nerveux. L’anxiété, la nervosité ou des états dépressifs peuvent altérer le rythme naturel du transit. Certaines personnes développent une constipation liée à un blocage psychologique, voire à un refus inconscient d’évacuer.
L’abus de laxatifs
Un usage régulier de laxatifs chimiques peut perturber le fonctionnement naturel des intestins. À la longue, l’intestin devient paresseux et dépendant de ces substances pour fonctionner, aggravant le problème initial.
Les changements hormonaux
Chez les femmes, la constipation peut apparaître ou s’aggraver durant la grossesse (à cause de la progestérone), avant les règles, ou durant la ménopause. Ces périodes influencent la motilité intestinale.
Certains médicaments
Des traitements tels que les antidépresseurs, les antispasmodiques, les suppléments de fer, les antalgique opioïdes ou les antiacides à base d’aluminium peuvent entraîner une constipation iatrogène (provoquée par un traitement).
Des troubles médicaux sous-jacents
Parfois, la constipation cache une pathologie plus sérieuse : hypothyroïdie, diabète, maladie de Parkinson, sclérose en plaques, syndrome de l’intestin irritable ou encore cancer du côlon. Une constipation récente, rebelle aux traitements et accompagnée d’autres symptômes doit alerter.
Les différents types de constipation
Il existe plusieurs types de constipation qu’il est utile de différencier :
- La constipation de transit : due à un ralentissement de la progression des selles dans le côlon. Elle est souvent liée à une alimentation déséquilibrée ou un mode de vie sédentaire.
- La constipation terminale : causée par une difficulté à évacuer les selles malgré leur présence dans le rectum (souvent associée à des troubles du plancher pelvien).
- La constipation fonctionnelle chronique : d’origine multifactorielle, elle perdure plusieurs semaines ou mois sans cause organique identifiable.
Les conséquences possibles à long terme
Bien que souvent minimisée, la constipation chronique peut avoir des répercussions non négligeables sur la santé :
- Inconfort digestif chronique et douleurs abdominales
- Hémorroïdes et fissures anales dues aux efforts répétés
- Diminution de la qualité de vie, trouble du sommeil
- Accumulation de toxines dans le côlon, favorisant un terrain inflammatoire
- Impact psychologique : frustration, anxiété, honte
- Baisse d’appétit, ballonnements et nausées chroniques
- Risque accru d’occlusion intestinale dans les cas extrêmes
Certaines médecines traditionnelles estiment aussi qu’une mauvaise élimination peut nuire à l’ensemble des organes, car elle empêche le corps de se purifier correctement.
Quand consulter un professionnel de santé ?
Il est important de consulter un médecin lorsque :
- La constipation est apparue brutalement et de façon inexpliquée
- Elle s’accompagne de douleurs intenses, de vomissements ou de fièvre
- Du sang est visible dans les selles
- Il y a une perte de poids inexpliquée
- Les traitements classiques ou naturels sont inefficaces
Ces signes peuvent indiquer une pathologie sous-jacente qui nécessite une prise en charge médicale.
La compréhension de la constipation et de ses mécanismes est essentielle avant d’envisager des solutions naturelles. Dans le prochain chapitre, nous explorerons les remèdes de grand-mère les plus efficaces, ces solutions simples et accessibles qui ont prouvé leur efficacité au fil des générations.
Les remèdes de grand-mère les plus connus contre la constipation
Dans chaque famille, il existe des astuces transmises de génération en génération pour soulager les petits maux du quotidien. La constipation ne fait pas exception. Bien avant l’ère des laxatifs chimiques et des probiotiques industriels, nos aïeux avaient recours à des solutions simples, naturelles et souvent très efficaces pour relancer le transit intestinal. Ce chapitre vous propose un tour d’horizon des remèdes de grand-mère les plus éprouvés pour lutter contre la constipation.
L’eau tiède citronnée au réveil
Un des gestes les plus simples et efficaces consiste à boire un grand verre d’eau tiède avec le jus d’un demi-citron, dès le lever, à jeun. Ce rituel permet :
- de réveiller en douceur le système digestif,
- de stimuler la production de bile (grâce au citron),
- d’hydrater immédiatement le côlon pour ramollir les selles,
- de déclencher naturellement le réflexe gastro-colique (l’envie d’aller à la selle après un repas).
L’acidité naturelle du citron, bien que métabolisée en composés alcalins, favorise une légère stimulation intestinale, sans agresser l’organisme.
Les pruneaux : champions du transit
Les pruneaux sont probablement le remède le plus emblématique contre la constipation. Ce fruit séché, riche en fibres solubles (pectines) et en sorbitol, a une action laxative douce mais efficace. Plusieurs façons de les consommer :
- Faire tremper 3 à 5 pruneaux dans un verre d’eau toute une nuit, et boire l’eau de trempage le matin, avant de manger.
- Les manger tels quels, en collation ou au petit-déjeuner.
- Les incorporer dans une compote maison avec des pommes, également riches en fibres.
Le sorbitol, un sucre naturel présent dans les pruneaux, a la capacité de retenir l’eau dans le côlon, facilitant ainsi le passage des selles.
L’huile d’olive à jeun
Autre remède ancien, l’ingestion d’une cuillère à soupe d’huile d’olive vierge extra le matin à jeun. L’huile lubrifie les parois intestinales, stimule la sécrétion biliaire et facilite la progression du bol fécal. On peut y ajouter quelques gouttes de citron pour améliorer le goût et renforcer son effet stimulant.
C’est une méthode efficace, mais à réserver aux adultes en bonne santé, sans troubles hépatiques ou digestifs graves.
Les graines de lin ou de chia : fibres et mucilages
Les graines de lin et de chia sont riches en mucilages, des fibres solubles qui gonflent au contact de l’eau et forment un gel visqueux dans l’intestin. Ce gel :
- augmente le volume des selles,
- facilite leur progression,
- protège la muqueuse intestinale.
Comment les utiliser :
- Faire tremper une cuillère à soupe de graines dans un verre d’eau pendant quelques heures (ou toute la nuit) et boire le tout.
- Les ajouter dans un yaourt, une compote ou un smoothie.
- Les moudre pour les intégrer aux préparations (pains, gâteaux).
Important : toujours boire suffisamment d’eau avec ces graines pour éviter un effet constipant inverse.
Le son de blé ou d’avoine
Autres sources naturelles de fibres insolubles, le son de blé ou le son d’avoine favorisent le transit en augmentant le volume des selles. Une ou deux cuillères à soupe par jour, saupoudrées sur les repas ou mélangées dans un yaourt, peuvent faire une grande différence.
Mais attention : ces fibres doivent être accompagnées d’une bonne hydratation pour éviter l’effet contraire. Et elles peuvent irriter les intestins sensibles (notamment en cas de syndrome de l’intestin irritable).
Le massage du ventre
Nos grands-mères connaissaient bien le pouvoir des gestes simples. Un massage abdominal dans le sens des aiguilles d’une montre (le sens du côlon) permet de stimuler mécaniquement le transit :
- À effectuer en position allongée, jambes repliées.
- Utiliser une huile végétale (amande douce, sésame) tiédie, éventuellement agrémentée d’une goutte d’huile essentielle de gingembre ou de basilic exotique (avec précaution).
- Masser en effectuant de petits cercles, en descendant vers la fosse iliaque gauche.
Ce massage favorise aussi la détente et la respiration, deux alliées essentielles contre la constipation d’origine nerveuse.
Les tisanes digestives
Les infusions de certaines plantes sont traditionnellement utilisées pour faciliter la digestion et stimuler le transit :
- Tisane de mauve : douce et émolliente, idéale pour les enfants ou les personnes âgées.
- Tisane de séné : très efficace mais à utiliser ponctuellement car elle peut irriter le côlon.
- Tisane de fenouil, anis ou cumin : pour limiter les ballonnements et soutenir la digestion.
- Tisane de rhubarbe ou de réglisse : laxatives douces mais à consommer avec modération.
Il est essentiel de choisir des plantes en fonction de sa sensibilité intestinale et d’alterner les cures.
Le vinaigre de cidre
Le vinaigre de cidre cru et non pasteurisé est un autre remède ancestral. Une cuillère à soupe dans un grand verre d’eau, avant les repas, stimule la digestion, favorise la production de sucs gastriques et aide à la régulation du transit.
Il peut également agir sur la flore intestinale grâce à ses enzymes et bactéries lactofermentées naturelles.
La figue sèche, la compote de rhubarbe, ou la soupe de poireau
En plus des pruneaux, d’autres aliments « laxatifs naturels » ont toute leur place dans une approche maison :
- La figue sèche : même principe que les pruneaux, avec une teneur élevée en fibres et en sorbitol.
- La compote de rhubarbe : douce et agréable, elle stimule le foie et le transit.
- La soupe de poireaux : riche en fibres douces, diurétique et dépurative.
Ces préparations peuvent facilement s’intégrer dans un repas du soir pour un effet durant la nuit.
Respecter le besoin d’aller à la selle
Parfois, le remède le plus efficace est… d’écouter son corps. Nombreuses sont les personnes qui retardent l’envie d’aller aux toilettes, par manque de temps, d’intimité ou par gêne. Cela désensibilise le réflexe de défécation, ce qui aggrave la constipation.
Nos grands-mères insistaient souvent sur l’importance d’un moment calme, régulier, à heure fixe, pour « aller à la selle en paix », souvent après le petit-déjeuner.
Les remèdes de grand-mère contre la constipation sont nombreux, variés et souvent complémentaires. Leur efficacité repose sur la régularité, l’écoute du corps et la douceur. Contrairement aux traitements chimiques, ils ne forcent pas le corps, mais l’aident à retrouver son rythme naturel. Ces solutions, simples et économiques, sont aujourd’hui redécouvertes et validées par de nombreuses approches de santé naturelle.
Dans le chapitre suivant, nous verrons comment l’alimentation et les habitudes de vie influencent directement la régularité intestinale, et comment quelques changements ciblés peuvent prévenir durablement la constipation.
Alimentation et habitudes de vie – Prévenir la constipation naturellement
La constipation, bien qu’elle puisse être soulagée par des remèdes ponctuels, trouve souvent ses racines dans un mode de vie inadapté. L’alimentation moderne, pauvre en fibres et riche en aliments transformés, associée à une sédentarité croissante, est l’une des principales causes de ralentissement du transit intestinal. Pour prévenir la constipation de manière durable, il est essentiel d’adopter une hygiène de vie globale et équilibrée, centrée sur la régularité, le mouvement, l’hydratation et l’écoute de soi.
L’alimentation : première clé du transit régulier
Les fibres : les meilleures alliées du côlon
Il existe deux types de fibres alimentaires, toutes deux indispensables :
- Fibres insolubles : elles augmentent le volume des selles et accélèrent leur progression dans le côlon. On les trouve dans le son de blé, les légumes à feuilles, les céréales complètes, les haricots verts, les choux, les carottes crues.
- Fibres solubles : elles retiennent l’eau, forment un gel visqueux qui lubrifie l’intestin et favorise le développement de bonnes bactéries. On les trouve dans les pommes, l’avoine, les graines de lin, les légumineuses, les agrumes et les carottes cuites.
Conseil : augmenter progressivement son apport en fibres pour éviter les ballonnements. L’objectif : entre 25 et 30 g de fibres par jour.
Fruits et légumes à chaque repas
Les fruits frais comme la poire, la pomme, la prune, la figue, le kiwi ou les agrumes sont naturellement riches en fibres et en eau. Les légumes crus ou cuits à la vapeur douce (betterave, épinards, courgettes, poireaux, brocolis…) sont également essentiels pour stimuler le péristaltisme.
Astuce de grand-mère : en cas de transit paresseux, consommer une compote de pomme-pruneau tiède le matin ou en dessert.
Éviter les aliments constipants
Certains aliments ralentissent le transit ou dessèchent les selles :
- Riz blanc, pain blanc, pâtisseries industrielles
- Banane verte, chocolat noir consommé en excès
- Fromages très affinés, viandes rouges en trop grande quantité
- Aliments ultra-transformés et pauvres en fibres
Sans forcément les bannir, il est bon de les limiter en cas de tendance à la constipation.
L’hydratation : essentielle pour un bon transit
Boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour est fondamental. Les fibres ne peuvent agir que si elles sont accompagnées d’une bonne hydratation. Une eau riche en magnésium (type Hépar ou Rozana) peut avoir un léger effet laxatif.
Conseils pratiques :
- Boire un grand verre d’eau au réveil,
- Emporter une gourde partout avec soi,
- Boire régulièrement, même sans soif.
Les tisanes digestives et les bouillons maison comptent également comme apports hydriques.
Activité physique et mobilité digestive
Le mouvement physique stimule naturellement le péristaltisme intestinal. Une activité modérée et régulière suffit souvent à améliorer la situation.
La marche quotidienne
Marcher 30 minutes par jour améliore significativement la digestion. C’est l’activité la plus simple, accessible à tous, qui active en douceur le massage naturel des organes digestifs.
Le yoga et les étirements
Certaines postures de yoga comme la pince (Paschimottanasana), le cobra (Bhujangasana) ou la torsion allongée (Jathara Parivartanasana) stimulent les organes abdominaux et relancent le transit.
Exercice quotidien recommandé :
- Allongé sur le dos, ramener les genoux à la poitrine et effectuer de légers balancements : cela masse le côlon de manière naturelle.
Éviter la position assise prolongée
La sédentarité est un vrai frein au bon fonctionnement digestif. Toutes les occasions sont bonnes pour bouger : monter les escaliers, jardiner, faire du vélo, danser, marcher après les repas…
Le rythme intestinal : instaurer une régularité
Prendre le temps d’aller à la selle
Le corps aime les routines. Il est important d’avoir un moment calme chaque jour pour aller aux toilettes, idéalement après un repas. Forcer ou se retenir peut altérer le réflexe de défécation.
Conseil de grand-mère :
- S’asseoir tranquillement aux toilettes à heure fixe, même sans envie urgente, favorise à la longue un retour au rythme naturel.
La posture physiologique
Nos ancêtres allaient naturellement à la selle accroupis, position qui facilite l’alignement du rectum et évite les efforts. Dans nos toilettes modernes, on peut retrouver cette posture à l’aide d’un repose-pieds (ou d’un petit tabouret), genoux relevés au-dessus du bassin.
Gérer le stress et les émotions
Le lien entre le cerveau et l’intestin est aujourd’hui bien reconnu. On parle même de « deuxième cerveau » pour désigner le système nerveux entérique.
Le stress, ennemi du transit
Anxiété, fatigue nerveuse, hyper-contrôle émotionnel peuvent bloquer le péristaltisme. Certaines personnes ont une constipation réflexe, qui survient lors de voyages, d’examens ou de changements de rythme.
Conseils anti-stress :
- Techniques de respiration abdominale
- Relaxation, cohérence cardiaque
- Marche consciente, méditation
- Bains tièdes, auto-massages
Dormir suffisamment et manger à horaires réguliers
Un rythme de vie chaotique perturbe l’équilibre hormonal et digestif. Veiller à un sommeil réparateur et à des repas structurés aide à stabiliser le système digestif.
Compléments naturels en soutien
Lorsque l’alimentation ne suffit pas à elle seule, certains compléments peuvent renforcer les bonnes habitudes :
- Psyllium blond : très riche en mucilages, il régule le transit sans irriter. À intégrer progressivement.
- Magnésium marin : en cas de stress et fatigue, il aide à détendre les muscles, y compris ceux de l’intestin.
- Probiotiques : ils rééquilibrent la flore intestinale, surtout après un traitement antibiotique.
La prévention de la constipation passe avant tout par une hygiène de vie cohérente, respectueuse des besoins du corps. Une alimentation riche en fibres, une bonne hydratation, le mouvement, la gestion du stress et une régularité dans les horaires permettent au corps de fonctionner naturellement, sans recours systématique aux laxatifs.
Il ne s’agit pas de chercher des solutions miracles, mais de revenir à l’essentiel : écouter son corps, le nourrir sainement, lui offrir un rythme et du repos. Dans le chapitre suivant, nous verrons comment les plantes médicinales et les infusions peuvent devenir de précieuses alliées pour stimuler le transit et apaiser le système digestif en douceur.
Focus sur les plantes médicinales et infusions efficaces pour stimuler le transit
Depuis des siècles, les plantes médicinales sont utilisées pour accompagner le corps dans ses fonctions naturelles, dont la digestion et l’élimination. En cas de constipation, certaines plantes sont particulièrement efficaces pour stimuler le péristaltisme intestinal, ramollir les selles, apaiser les spasmes ou rééquilibrer la flore digestive. Ce chapitre fait le point sur les plantes les plus recommandées, leurs modes d’action, les formes galéniques appropriées, et les précautions d’usage pour une approche douce, naturelle et durable.
Les plantes à effet laxatif stimulant
Ces plantes favorisent le transit en stimulant directement les contractions de l’intestin. Elles sont efficaces mais doivent être utilisées ponctuellement et avec précaution, car un usage abusif peut irriter le côlon et entraîner une accoutumance.
Le séné (Senna alexandrina)
- Parties utilisées : les feuilles et les gousses
- Principe actif : les sennosides, qui agissent sur les muscles lisses de l’intestin
- Effet : laxatif puissant, généralement 8 à 12 heures après ingestion
- Mode d’emploi : en infusion du soir, une cuillère à café pour une tasse d’eau frémissante, laisser infuser 10 minutes
Précautions : à éviter chez l’enfant, la femme enceinte, ou en cas d’inflammation intestinale. Ne pas utiliser plus de 8 à 10 jours consécutifs.
La bourdaine (Frangula alnus)
- Partie utilisée : l’écorce, préalablement vieillie (minimum 1 an) pour éviter l’irritation
- Action : stimule les sécrétions digestives et les mouvements intestinaux
- Forme : décoction ou extrait sec en gélule
Remède maison : décoction de 5 minutes à partir d’1 cuillère à café d’écorce pour une tasse d’eau. Boire de préférence le soir.
Les plantes à mucilages : adoucissantes et hydratantes
Ces plantes agissent par un effet mécanique doux : elles gonflent au contact de l’eau et lubrifient l’intestin, favorisant ainsi un transit harmonieux sans irriter la muqueuse.
La mauve (Malva sylvestris)
- Parties utilisées : fleurs et feuilles
- Action : émolliente, adoucissante, légèrement laxative
- Usage : idéale pour les enfants et les personnes fragiles
Infusion douce : 1 cuillère à soupe de fleurs séchées pour une tasse, infuser 10 à 15 minutes.
Le psyllium blond (Plantago ovata)
- Forme : graines ou téguments
- Action : riche en fibres solubles (mucilages), augmente le volume du bol fécal
- Mode d’emploi : 1 cuillère à soupe dans un grand verre d’eau, bien mélanger, attendre 5 minutes et boire
Important : boire beaucoup d’eau dans la journée pour éviter un effet constipant inverse.
Les graines de lin (Linum usitatissimum)
- Effet : mucilagineux, doux, laxatif mécanique
- Utilisation : 1 à 2 cuillères à soupe de graines entières trempées la veille dans de l’eau, à boire le matin
Les plantes digestives et carminatives
Ces plantes soutiennent la digestion globale, réduisent les ballonnements et facilitent le transit sans provoquer de contractions douloureuses.
Le fenouil (Foeniculum vulgare)
- Effet : digestif, carminatif, antispasmodique
- Forme : infusion de graines (1 cuillère à café par tasse), ou huile essentielle (1 goutte dans une cuillère de miel, usage ponctuel et encadré)
L’anis vert et le cumin
- Utilisés pour stimuler la digestion et éviter les fermentations
- Souvent associés au fenouil dans des tisanes post-repas ou après des plats lourds
Les plantes aux effets multiples
Certaines plantes agissent à la fois sur le foie, les intestins, et le système nerveux digestif.
La réglisse (Glycyrrhiza glabra)
- Action : adoucissante, digestive, légèrement laxative
- Forme : racine en décoction ou poudre en gélules
- Attention : à éviter en cas d’hypertension artérielle
La rhubarbe officinale (Rheum palmatum)
- Stimule le foie et le côlon, améliore la vidange intestinale
- Efficace en cas de digestion lente avec constipation occasionnelle
Préparer ses infusions et décoctions maison
Infusion (plantes tendres : feuilles, fleurs)
- Mettre les plantes dans de l’eau frémissante
- Laisser infuser 5 à 10 minutes
- Filtrer et consommer tiède
Décoction (plantes dures : racines, écorces)
- Mettre les plantes dans de l’eau froide
- Porter à ébullition douce 5 à 10 minutes
- Laisser reposer 10 minutes avant de filtrer
Astuce de grand-mère : consommer les infusions le soir pour profiter d’un effet doux le matin. Boire lentement, dans une atmosphère calme.
Plantes à effet prébiotique : nourrir la flore intestinale
La flore intestinale joue un rôle central dans le transit. Certaines plantes permettent de la nourrir :
- Topinambour, artichaut, chicorée : riches en inuline, elles favorisent le développement des bonnes bactéries
- Racine de pissenlit : à la fois détoxifiante et prébiotique
Sous forme de décoction ou intégrées dans l’alimentation, ces plantes améliorent l’environnement intestinal sur le long terme.
Précautions et contre-indications
- Toujours commencer par les plantes les plus douces
- Ne pas combiner plusieurs plantes laxatives fortes
- Éviter les cures prolongées sans suivi
- Demander conseil à un professionnel de santé en cas de maladie chronique, grossesse, ou prise de médicaments
Les plantes médicinales offrent une palette précieuse pour accompagner en douceur le retour à un transit régulier. De la mauve apaisante au séné plus actif, en passant par le psyllium équilibrant, chaque plante possède des vertus spécifiques adaptées à des profils et des besoins différents. Ces remèdes, lorsqu’ils sont bien choisis et correctement dosés, peuvent se substituer avantageusement aux laxatifs chimiques, sans perturber la physiologie naturelle de l’organisme.
Combinés à une alimentation équilibrée, une bonne hydratation et une hygiène de vie adaptée, les végétaux constituent un véritable « coffre aux trésors » pour retrouver légèreté et confort intestinal.
Retrouver un transit naturel grâce aux remèdes de grand-mère
La constipation, bien qu’elle puisse sembler anodine, est un trouble qui impacte profondément la qualité de vie. Inconfort physique, ballonnements, douleurs abdominales, fatigue, voire gêne psychologique : ses manifestations dépassent souvent la simple difficulté à aller à la selle. Pourtant, la réponse ne se trouve pas toujours dans les médicaments ou les solutions chimiques. Nos aïeux, avec bon sens et observation, avaient su identifier des remèdes naturels, simples, souvent présents dans notre cuisine ou notre jardin, pour accompagner le corps dans sa capacité naturelle à s’autoréguler.
Au fil de cet article, nous avons exploré les causes profondes de la constipation, qu’elles soient alimentaires, émotionnelles, hormonales ou liées au mode de vie. Nous avons redonné ses lettres de noblesse à une série de remèdes de grand-mère éprouvés, depuis le verre d’eau citronnée au réveil jusqu’aux tisanes digestives, en passant par les pruneaux, les graines de lin et les massages du ventre. Nous avons vu comment l’alimentation et l’hygiène de vie jouent un rôle central dans la prévention de ce trouble : fibres, hydratation, activité physique douce, gestion du stress… autant d’axes essentiels pour régulariser le transit durablement.
Enfin, nous avons plongé dans l’univers des plantes médicinales, ces précieuses alliées du bien-être digestif. Qu’elles soient laxatives, adoucissantes, digestives ou prébiotiques, elles offrent des solutions variées, adaptées à chaque profil, pour relancer le transit en douceur sans agresser l’organisme.
La sagesse populaire, aujourd’hui validée par de nombreuses recherches scientifiques et intégrée dans les approches naturopathiques, nous rappelle que le corps est un tout : pour qu’il fonctionne harmonieusement, il faut l’écouter, le nourrir sainement, le faire bouger et le respecter. La constipation n’est pas une fatalité. Elle est souvent le signal d’un déséquilibre qu’il est possible de corriger en revenant à l’essentiel.
Natur’all vous invite à redécouvrir ces remèdes ancestraux, à les adapter à votre quotidien et à faire confiance à la nature pour retrouver équilibre et légèreté. Car, dans un monde où tout va trop vite, ralentir pour écouter son corps est peut-être le plus grand des remèdes.