Réglisse – Glycyrrhiza glabra L. : La douceur médicinale venue des racines. Bienfaits, Utilisation, Posologie

La réglisse est une plante médicinale emblématique, utilisée depuis l’Antiquité pour ses vertus adoucissantes, digestives et anti-inflammatoires.

Son nom scientifique est Glycyrrhiza glabra L., littéralement « racine douce », dérivé du grec glykys (sucré) et rhiza (racine).

On la retrouve aussi sous les noms vernaculaires de bois doux, bois sucré, réglisse officinale ou sweet root en anglais.

Famille botanique

La réglisse appartient à la famille des Fabaceae (ou Légumineuses), tout comme le trèfle, la luzerne ou le pois chiche. Comme beaucoup de plantes de cette famille, elle enrichit le sol en azote, mais ce sont surtout ses racines qui lui confèrent ses propriétés médicinales.

Description botanique

Glycyrrhiza glabra est une plante vivace herbacée pouvant atteindre 1 à 1,5 mètre de hauteur. Elle possède des tiges dressées, des feuilles composées de nombreuses folioles ovales, et des fleurs violettes ou bleuâtres en grappes légères, caractéristiques de la famille des légumineuses.

Ses racines, longues et épaisses, sont riches en glycyrrhizine, un composé 50 fois plus sucré que le saccharose. C’est cette partie, la racine de réglisse, qui est utilisée en herboristerie depuis des millénaires.

Parties utilisées de la plante

  • Les racines séchées sont la partie médicinale principale.
  • Elles peuvent être réduites en poudre, coupées en bâtonnets, utilisées en décoction, extraites en teinture ou en sirop.
  • Les feuilles sont parfois utilisées en cosmétique ou en usage externe, mais sont peu étudiées.

Parties toxiques de la plante

La racine de réglisse, bien qu’efficace, doit être utilisée avec modération, car elle peut entraîner des effets secondaires en cas d’usage prolongé ou excessif.

Elle contient de la glycyrrhizine, qui peut provoquer, à fortes doses :

  • rétention d’eau,
  • hypertension,
  • baisse du potassium sanguin (hypokaliémie),
  • troubles cardiaques chez les personnes sensibles.

Elle est donc déconseillée chez les hypertendus, les personnes souffrant de problèmes rénaux ou cardiaques, ainsi qu’aux femmes enceintes (stimulation possible des glandes surrénales).

Propriétés médicinales et usages traditionnels

1. Anti-inflammatoire naturel
La réglisse est l’un des anti-inflammatoires végétaux les plus puissants. Elle agit aussi bien sur les inflammations internes (gastrites, colites) que sur les inflammations articulaires, respiratoires ou cutanées.

2. Protectrice de la muqueuse digestive
Elle forme un film protecteur sur les muqueuses de l’estomac et de l’œsophage, agissant comme un pansement naturel en cas d’ulcère, de reflux acide ou de brûlures d’estomac.

3. Expectorante et adoucissante des voies respiratoires
La réglisse fluidifie les sécrétions bronchiques et apaise la toux sèche ou irritante. Elle est présente dans de nombreuses tisanes pectorales traditionnelles, seule ou associée au thym, au plantain ou à la guimauve.

4. Stimulante des glandes surrénales
La glycyrrhizine agit sur les glandes surrénales en prolongeant l’effet du cortisol naturel. Cela en fait un tonique en cas de fatigue profonde ou de convalescence, notamment dans les périodes de stress intense.

5. Antiviral doux
Des études modernes montrent que la réglisse possède une activité antivirale, notamment contre certains virus respiratoires. Elle est parfois utilisée en soutien dans les infections chroniques (herpès, hépatite C, etc.).

Préparations et modes d’utilisation

Décoction de racine de réglisse (usage digestif ou respiratoire)

  • 5 à 10 g de racine sèche coupée
  • 250 ml d’eau froide
  • Porter à ébullition douce pendant 10 minutes
  • Filtrer et boire après les repas ou en cas de toux

Poudre de réglisse (usage court en cure)

  • 1 à 2 g par jour, en gélule ou en tisane, sur une durée de 2 à 3 semaines
  • Peut être mélangée à du miel pour calmer les gorges irritées

Sirop de réglisse (usage traditionnel)

  • Extrait fluide de racine de réglisse
  • Sucré au miel ou au sucre non raffiné
  • Utilisé pour calmer la toux, la voix enrouée, ou les maux de gorge

Précautions et contre-indications

  • Ne pas dépasser 6 semaines de cure consécutives sans avis médical
  • Éviter chez les personnes hypertendues ou sujettes à la rétention d’eau
  • À utiliser avec précaution en cas de traitement médicamenteux (notamment diurétiques, corticostéroïdes, antihypertenseurs)
  • Déconseillée en automédication prolongée

Il existe aussi de la réglisse déglycyrrhizinée (DGL), utilisée en complément alimentaire pour les troubles digestifs, qui ne présente pas les mêmes effets secondaires.

Culture et récolte

La réglisse est originaire du bassin méditerranéen et d’Asie occidentale. Elle préfère les sols profonds, frais et bien drainés, avec une exposition ensoleillée.

La récolte des racines s’effectue à partir de la troisième ou quatrième année, en automne, une fois la plante bien développée. Elles sont lavées, séchées puis découpées ou broyées selon l’usage prévu.

En cuisine et en usage courant

  • Le bâton de réglisse à mâcher, autrefois utilisé comme bonbon naturel ou comme aide au sevrage tabagique.
  • Arôme naturel dans les confiseries, sirops, pastilles ou certaines liqueurs (pastis, anisette).
  • Infusion de racine râpée dans des tisanes pour remplacer le sucre ou adoucir une recette médicinale.

Conclusion

La réglisse (Glycyrrhiza glabra L.) est une racine puissante, précieuse alliée de notre santé digestive, respiratoire et nerveuse. Sa douceur naturelle dissimule une grande force thérapeutique.

À condition de respecter les précautions d’usage, elle est une ressource essentielle de la pharmacopée naturelle, aussi bien pour soulager un mal de gorge passager que pour accompagner un organisme affaibli par le stress ou les excès.

🌿 Un trésor de la terre à consommer avec conscience et discernement.

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adoucissantes, expectorantes et calmantes.

Les principales espèces médicinales utilisées en herboristerie sont :

Viola odorata L. : la violette odorante, la plus connue et la plus utilisée

Viola calcarata L. : la violette des Alpes, présente en altitude

Viola lutea Huds. : la violette jaune, aux propriétés proches

On peut également croiser la Viola tricolor, ou pensée sauvage, souvent utilisée pour la peau, bien que distincte dans ses propriétés.

Les noms vernaculaires incluent : violette parfumée, herbe de la Trinité, fleur de mars, ou encore petite violette des bois.

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