Cannelier de Ceylan – Cinnamomum verum J.S. Presl : Bienfaits, Utilisation, Posologie

Noms français, noms scientifiques et synonymes

Le Cannelier de Ceylan est une plante précieuse, tant pour ses usages culinaires que pour ses propriétés médicinales reconnues depuis l’Antiquité. Son nom scientifique est Cinnamomum verum J.S. Presl, mais il est également connu sous le nom de cannelle de Ceylan, cannelle vraie ou encore cannelle douce. À ne pas confondre avec le Cinnamomum cassia, souvent utilisé à moindre coût dans l’industrie, mais moins subtil tant en goût qu’en vertus thérapeutiques. En latin, « verum » signifie « vrai », soulignant l’authenticité de cette espèce face aux imitations.

Famille botanique

Le cannelier appartient à la famille des Lauracées (Lauraceae), une famille de plantes ligneuses aromatiques comprenant aussi le laurier noble. Ce sont des arbres ou arbustes souvent riches en huiles essentielles, et traditionnellement utilisés pour leurs effets stimulants, digestifs et anti-infectieux.

Description botanique

Le Cinnamomum verum est un petit arbre originaire du Sri Lanka (anciennement Ceylan), qui peut atteindre 10 à 15 mètres de hauteur à l’état sauvage. Il est généralement maintenu plus bas en culture pour faciliter la récolte de son écorce. Son feuillage est persistant, aux feuilles ovales, coriaces et luisantes, vert foncé sur le dessus, plus clair au revers. Lorsqu’on froisse les feuilles, une odeur épicée et sucrée se dégage, caractéristique de la cannelle. Les fleurs, de petite taille, sont regroupées en panicules et dégagent un parfum plutôt âcre. Le fruit, une petite baie, n’est que rarement utilisé. La partie la plus précieuse de l’arbre est son écorce intérieure, récoltée puis séchée en rouleaux appelés « bâtons de cannelle ».

Parties utilisées de la plante

La partie la plus utilisée est l’écorce interne, qui concentre les principes actifs et les composés aromatiques responsables de ses bienfaits. En phytothérapie, on utilise aussi les feuilles et, dans certains cas, l’huile essentielle extraite de l’écorce ou des feuilles. Les feuilles, bien que moins riches en cinnamaldéhyde, contiennent de l’eugénol, un autre composé aux effets antiseptiques et antalgiques. Les fruits et racines sont rarement employés.

Parties toxiques de la plante

La cannelle de Ceylan est considérée comme sûre aux doses traditionnelles. Contrairement à la cannelle de Chine (C. cassia), elle contient très peu de coumarine, un composé hépatotoxique à forte dose. Toutefois, l’huile essentielle de cannelle, très concentrée, peut être dermocaustique et irritante pour les muqueuses. Elle doit être manipulée avec précaution, diluée et jamais utilisée sur de longues périodes sans l’avis d’un professionnel. L’usage excessif, notamment sous forme concentrée, est déconseillé chez la femme enceinte, les enfants et les personnes souffrant de troubles hépatiques.

Propriétés médicinales et usages traditionnels

La cannelle est une épice médicinale majeure, utilisée depuis des millénaires en Inde, en Chine, en Égypte et au Moyen-Orient. Elle entre dans la composition de nombreuses préparations médicinales, tant en usage interne qu’externe. Elle est avant tout stimulante, digestive, antiseptique, antifongique et équilibrante du métabolisme. Sur le plan digestif, elle stimule l’appétit, favorise la sécrétion des sucs gastriques et soulage les ballonnements. Elle est particulièrement utile en cas de digestion lente, de dyspepsie, voire de nausées. Sur le plan circulatoire, elle possède un effet chauffant et tonique, favorisant la circulation du sang et pouvant soulager les extrémités froides. Sur le plan infectieux, la cannelle est un puissant antibactérien et antifongique, utile en cas d’infections intestinales, de troubles respiratoires d’origine virale ou bactérienne (rhume, bronchite, toux grasse). Son action immunostimulante en fait une alliée précieuse en prévention hivernale. Des études modernes ont mis en évidence son effet hypoglycémiant, utile chez les personnes souffrant de diabète de type 2 ou de résistance à l’insuline. Elle aiderait à réguler la glycémie et à améliorer la sensibilité des cellules à l’insuline. En usage externe, elle est parfois employée sous forme d’huile essentielle diluée pour ses vertus antiseptiques, notamment contre les mycoses, mais aussi pour stimuler la circulation en cas de fatigue musculaire ou de jambes lourdes. En aromathérapie, son parfum est réputé pour favoriser la concentration, stimuler l’esprit, réchauffer le cœur et dissiper les états d’abattement ou de mélancolie.

Modes d’utilisation et préparations

En infusion : on utilise un petit bâton ou un morceau d’écorce (2 à 3 cm) dans une tasse d’eau bouillante, à laisser infuser 10 minutes. C’est un excellent tonique digestif après le repas. En décoction : pour une action plus marquée, notamment dans les cas de refroidissement, faire bouillir un bâton pendant 10 à 15 minutes. En poudre : ajoutée aux plats, compotes ou boissons chaudes, elle allie plaisir gustatif et bienfaits. En teinture : utilisée à raison de quelques gouttes avant les repas, elle stimule l’appétit et l’énergie. En huile essentielle : réservée à l’usage externe en dilution stricte dans une huile végétale. En gélules ou extraits standardisés : pour des traitements plus ciblés notamment dans les cas de diabète ou de fatigue chronique, en accord avec un thérapeute.

Culture et récolte

Le cannelier de Ceylan est un arbre tropical, cultivé principalement au Sri Lanka, mais aussi en Inde, à Madagascar et en Indonésie. Il préfère les climats chauds et humides, les sols bien drainés et acides. La récolte se fait après la saison des pluies, lorsque l’écorce est plus facile à détacher. Les jeunes rameaux sont coupés, leur écorce grattée, puis séchée à l’ombre. En séchant, l’écorce s’enroule naturellement pour former les fameux bâtons de cannelle. Plus la couche est fine, plus la qualité est élevée.

Précautions et contre-indications

La cannelle de Ceylan est globalement sûre, mais son usage à forte dose est déconseillé aux femmes enceintes, en raison de son effet tonique utérin. L’huile essentielle est dermocaustique et ne doit pas être utilisée pure sur la peau. Les personnes souffrant de troubles hépatiques doivent éviter l’huile essentielle ou les formes concentrées. En cas de traitement médicamenteux pour le diabète, il convient de consulter un professionnel avant de l’associer à des extraits de cannelle.

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